samedi 7 juillet 2012

Toucher le ciel...et descendre aux enfers!

Par Jean Breton

Ce matin nous avons quitté notre gîte un peu plus tard que d'habitude car le petit déjeuner n'était pas disponible avant 8h. Nous avons donc (encore une fois!) avallé rapidement de quoi tenir bon sur ce qui se dressera devant nous dans une dizaine de killomètres: la plus haute route d'Europe soir le col de la Bonnette qui se dresse à plus de 2802 mètres... C'est une montée de plus de 24 km qui prendera à la majorité du group un peu moins de 3 heures à grimper. Alors monter tout ce temps sans répit, c'est un contrat! Mais il semble que le corps s'habitue, et qu'il s'aclimate à ces longues sorties à vélo et surtout à gravir des cols en série comme nous l'avons fait dans les 5 derniers jours.

Nous prenons donc la montée à notre vitesse. Michel ouvre la marche. Didier et votre humble serviteur grimperont un moment ensemble pour qu'ensuite Didier poursuive sa route seul. Jean est suivi par Christian, Agnès, Diane et Rodolphe. La montée est évidemment longue... Mais il faut avaler le montsre une bouchés à la fois, un coup de pédale à la fois. Le col de la Bonnette, c'est haut, très haut et tôt on s'apperçoit que l'oxygène se fait rare ce que confirme notre souffle qui s'accélère tout comme nos pulsations cardiaques. Benjamin prend des photos tout au long de la montée que avons hâte de voir! Plus on monte, plus il fait froid. Il faut ajouter des pelures sur notre corps afin de ne pas geler. Passer 2000 mètres, le paysage est presque lunaire: il n'y a plus d'arbres, c'est arride et il y a seulement des bâtiments utilisés par l'armée Française comme base d'entrainement.

Arrivé au haut du col, une surprise nous attend: pour gravir la portion supplémentaire permettant d'affirmer que nous avons effectivement atteint la plus haute route d'Europe, il faut franchir un 500 mètres dont la pente frôle les 16% de dénivellé... AYOYE! Michel et Didier l'ont fait et suivront Christian, Rodolphe et Jean. Signe que nous terminerons sous peu la grande traversée, nous voyons une indication pour Nice, tout près de Menton notre destination finale. Nous entreprenons la descente qui est très difficile et technique: abrupte, beaucoup de virages et un dénivellé à considérer.

Au bas de la descente, nous nous retrouvons à St-Étienne-de-Tinée dans la vallée de Tinée pour casser la croûte alors que Benjamin nous a préparé un excellent spaghetti Bolognaise! Nous sentons autant dans le climat que dans la nature que nous allons vers le sud: il fait chaud (29 degrés) et nous reconnaissons les oliviers, le chant des cigales et autres traits caractéristiques Provençaux.

Nous reprenons la route pour une descente de plus de 30 km en plongée dans la vallée entre montagne et rivière pour atteindre le village de St-Sauveur-sur-Tignée alors que Didier paye la traite à Michel et Jean d'une belle blonde Pelforth tout droit sortie d'un sympathique café. Jean souffre de la hanche droite... et là c'est plus aïgu... Il espère prendre le camping car mais Benjamin est déjà au gîte donc bien avant, et surtout très en avant du col qui s'en vient et qui sera la montée vers la descente aux enfers...

Alors ce col... Le col de St-Martin qui sera le col de la descente aux enfers pour votre humble serviteur... Didier de dire: "Et bien mon Jean, tu devras le monter le col!" avec une touche légère de sadisme dans la voix mais il saura bien démontrer son sens de la divinité... vous lirez plus tard...!

Alors cette montée, souffrance, souffrance et souffrance... Rodolphe et Michel s'éclipsent en peu de temps alors que Didier reste avec Agnès, Diane et Jean qui grimace et grimace et transpire comme tout le monde sur cette chaleur quasi Provençale... C'est là que Didier sort son côté BretonDivin (oui oui!) d'entraide envers son cousin: constatant de sa souffrance aigüe, il n'hésite pas à pousser son compatriote pour qu'il atteigne l'ostie de village de Valedeblore et rejoindre le gîte. Mais malgré tout, à 3 km du gîte, le Breton Breton rend l'âme et se range en attendant Benjamin qui viendra le récupérer... au grand bonheur de votre humble serviteur!

Nous sommes présentement à table, au gîte et partageons notre avant dernier souper avec nostalgie car nous savons que demain, c'est la fin....

Alors aujourd'hui, 110 km dans les jambes et avons tous vaincu la route la plus haute d'Europe en plus de toucher au ciel et pour certain, poursuivre vers l'enfer...!

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